État 21 – Politiques de soutien à domicile

Dans les pays occidentaux, les personnes âgées ont toujours été un public privilégié de l’État-providence. Si auparavant le bien-être des aînés dépendait d’organisations religieuses et des familles, durant la deuxième moitié du 20e siècle, l’État a remplacé en partie ces institutions par la mise en place de pensions de vieillesse et de politiques de la santé. Or, le contexte du 21e siècle est bien différent : les systèmes de retraite sont débattus ou réformés et le poids que représenteraient les personnes âgées pour les systèmes de santé est présenté comme une menace pour les finances publiques.

Des objectifs contradictoires
C’est dans ces conditions que les politiques en faveur du maintien à domicile des aînés gagnent en popularité. Cet enthousiasme semble cependant répondre à des objectifs contradictoires : celui d’assurer la sécurité et la qualité du domicile des aînés qui souhaitent vieillir chez soi en investissant dans ces services et celui de réduire les coûts publics de la vieillesse en utilisant les services à domicile afin d’éviter l’hospitalisation et l’hébergement de longue durée jugés trop coûteux.

Les stratégies de l’État québécois
Pour réconcilier ces objectifs contradictoires, l’État québécois a adopté deux stratégies. La première vise à instaurer au sein du secteur public la doctrine managériale du « doing more with less », qui a comme objectif d’augmenter la productivité des travailleuses sans ressource supplémentaire. La deuxième stratégie est de faire appel à différents « partenaires » du soutien à domicile : les proches et la famille, les organismes communautaires, les entreprises sociales et les agences privées.

Nos questionnements
Quels sont les effets de ces réformes managériales sur les services à domicile ? Quels impacts ont-elles sur les conditions de travail des professionnelles et sur le bien-être des usagers ? Comment répondre aux besoins croissants en soutien à domicile avec des ressources publiques limitées ? En allant à la rencontre des travailleuses de premières lignes de ce secteur, État 21 contribue à répondre à ces questionnements.